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Les opérateurs de télécoms craignent les sabotages du réseau de fibre optique

Le trafic Internet est rapidement revenu à la normale, quelques heures seulement après les actes de sabotage simultanés perpétrés dans la nuit du 29 juillet sur plusieurs liaisons de fibre optique dans six départements. Mais si les désagréments et le nombre d’utilisateurs pénalisés sont restés limités, les professionnels des télécoms sont sous le choc de cette nouvelle attaque, la seconde depuis celle du 27 avril 2022. Et ils se demandent quand surviendra la prochaine. « Nous savons, malheureusement, que cela se reproduira », soupire Philippe Le Grand, le président d’InfraNum, la fédération qui représente le secteur des infrastructures de télécommunications.
Les lignes de fibre optique sont devenues une cible privilégiée des saboteurs, tout comme le réseau de la SNCF, visé, lui, dans la nuit du jeudi 25 juillet au vendredi 26 juillet, jour de l’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. Car s’attaquer aux câbles de transport de données numériques, c’est créer d’importantes perturbations sur le trafic Internet et, en cascade, paralyser le fonctionnement de nombreux services. « La fibre optique est un réseau d’intérêt général, au même titre que les infrastructures électriques », souligne Patrick Chaize, sénateur (Les Républicains) de l’Ain, spécialiste des sujets télécoms, aux premières loges des sabotages du 29 juillet. Deux lignes ont été coupées dans son département, à Montmerle-sur-Saône : l’une remontant de Lyon vers Besançon, l’autre reliant la vallée du Rhône à Paris.
Déployées dès le début des années 1990, lorsque est né le concept des autoroutes de l’information, ces lignes de fibre optique grande distance servent à acheminer, à la vitesse de la lumière, les données numériques vers des points d’échange ou des centres de données, d’où elles sont ensuite redirigées pour atteindre leur destination finale. Ces câbles, d’un diamètre proche de celui d’un tuyau d’arrosage, courent dans des fourreaux placés le long des grands axes de circulation (voies ferrées, autoroutes, canaux, gazoducs…) ou enterrés dans de grands champs.
Leur vulnérabilité se situe essentiellement au niveau des chambres dites « de tirage », des caissons enterrés et recouverts d’une grille ou d’une trappe, qui permettent d’accéder aux câbles pour assurer leur connexion ou leur maintenance. Lors des deux dernières attaques, dans la plupart des cas, c’est dans des chambres situées dans des champs, sur un sentier ou le long de canaux que les saboteurs ont coupé les fils.
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